L'hypersensibilité dentaire - Dentiste Marseille 5

Le Centre Dentaire Clinadent Saint Pierre vous informe sur l'hypersensibilité dentaire.

Bonjour Docteur
Je souffre d’hypersensibilité dentaire quand je mange ou je bois.
A quoi est-ce due ? Que dois-je faire ?


Parmi les différents motifs de consultation de nos patients, les phénomènes douloureux liés à hypersensibilité dentaire sont fréquents.
L'hyperesthésie dentaire se caractérise par une douleur, parfois intense, résultant de la stimulation thermique, chimique, mécanique et bactérienne sur la dentine dénudée.


Cette affection relativement bénigne mais gênante concerne une personne sur sept en France.
Ce phénomène douloureux, en rapport avec l'exposition des canalicules dentinaires dans la région cervicale ou radiculaire, peut être provoqué par des agressions légères, telles que les variations de température, l'air, les aliments acides ou sucrés, ou bien le brossage.


Ainsi cet inconfort quotidien peut être lié à une crainte du déclenchement de la douleur, qui, dans des cas extrêmes, peut expliquer une négligence de l'hygiène dentaire.
Les causes de l’hypersensibilité dentaire.


1. Les stimuli.

 

  • Les stimuli thermiques

Les boissons ou aliments (chauds ou froids), l'air froid ou l'application de jet d'air au cabinet dentaire peuvent occasionner une douleur brève et localisée.
En effet, les variations de températures créent une contraction du liquide dentinaire, à l'origine de sensations douloureuses.

  • Les stimuli mécaniques

Le brossage ou l'utilisation par le praticien de sonde ou de détartreur sur les zones sensibles peuvent provoquer une douleur.

  • Stimuli chimiques, bactériens

Les aliments ou boissons sucrées, acides et les produits de la plaque bactérienne peuvent entraîner des flux du fluide dentinaire et ainsi engendrer une douleur.
Le stimulus déclenchant le plus fréquent est le froid (74 %), puis les stimuli mécaniques (10%), chimiques (6%) et osmotiques (4%).


2. La dénudation dentinaire

  • Par perte d’émail

Différents processus sont possibles pour arriver à une perte d’émail, et c’est souvent la somme d’un ou plusieurs qui entrent en compte.
On distinguera les phénomènes d’abrasion (qui implique l’utilisation inadéquate d’une brosse à dents, d’un dentifrice abrasif…), de démastication (qui correspond à l’usure par frottements avec le bol alimentaire), d’attrition (usure qui se retrouve chez les bruxomanes), d’abfraction (phénomène de microfissures dentinaires) et d’érosion (qui fait intervenir un acide, comme lors de reflux gastro-œsophagiens ou de salive particulièrement acide…).
La perte d’émail peut se faire aussi à la suite d’un traumatisme dentaire exposant la dentine ; les canalicules étant à nu, il y a là encore hypersensibilité.

  • Par récession gingivale

Les récessions gingivales sont les étiologies les plus fréquemment rencontrées dans l'apparition d'hyperesthésie dentaire.
Sous l'action de divers facteurs, le cément est détruit, entraînant une exposition des canalicules dentinaires. Le fluide dentinaire est ainsi exposé aux stimuli déclenchants de la douleur.
L'apparition de récessions gingivales, source d'hyperesthésie dentinaire, peut s'expliquer de différentes manières.

  • Parodontopathies
    • Parodontopathie traumatique: elle peut être liée à un brossage iatrogène ou bien à une supraclusion incisive extrême entraînant des récessions gingivales.
    • Parodontopathie bactérienne: suite à des processus inflammatoires détruisant l'épithélium et le conjonctif, la récession apparaît en exposant la racine.

 

  • Méthode de brossage traumatisante

Le brossage intempestif semble être responsable de l'apparition de récessions gingivales et d'abrasions dentaires avec formation de lésions cervicales non carieuses.
En effet, les canines et prémolaires sont les dents les plus concernées par le phénomène d'hyperesthésie dentinaire, avec les plus grandes récessions malgré un indice de plaque très bas.
La prévalence de l'abrasion dentinaire est plus importante du côté gauche de la bouche, en rapport avec un brossage plus fréquent de la main droite.

  • Les troubles occlusaux

Ils sont aujourd'hui évoqués comme des agents responsables de l'apparition de lésions cervicales.

  • L'alimentation

Certains auteurs ont prouvé l'influence de boissons acides sur l'apparition d'érosions.


TRAITEMENTS


1. Les traitements de base

  • Enseignement d'une technique de brossage non traumatisante

Il faut préconiser l'utilisation d'une brosse souple, conseiller de commencer le brossage par les faces linguales, plus difficiles d'accès et, ainsi, moins traumatiser les surfaces vestibulaires, généralement sensibles.

  • Modifications des habitudes alimentaires

Il convient de vérifier si l'alimentation du patient ne contient pas une quantité excessive de nutriments acides.

  • Réhabilitation occlusale

Le traitement des parafonctions ou des malocclusions par l'orthodontie rentre dans le cadre des thérapeutiques de l'hyperesthésie dentinaire.


2. Les thérapeutiques de 1ère intention

Ces thérapeutiques font appel à des agents chimiques que l’on administre via les dentifrices ou gels pour la plupart ; ce sont donc les patients qui, quotidiennement et chez eux, appliquent ces produits (dentifrice avec le brossage et gel après le brossage en application sur la zone sensible sans rincer). Ceux-ci peuvent agir de différentes manières :

  • par une action minéralisante provoquant une diminution du diamètre des canalicules par sclérose dentinaire permettant de réduire les mouvements liquidiens.
  • par une action neutralisante : l'excitabilité des fibres nerveuses est stabilisée par une modification de la perméabilité au sodium et potassium.
  • par une action anti-inflammatoire.
  • par une action caustique provoquant une coagulation des composants protéiniques des prolongements odontoblastiques.

 

  • Action minéralisante:
    • Fluor et fluorures:
      • Le fluorure de sodium

L'application de ce produit sur la dentine permet la formation de dépôts sphériques de fluorure de calcium. Le faible pH de cet agent contribue à relarguer des ions calcium qui vont réagir avec les ions fluorures. Il se produit ainsi une précipitation et une occlusion des canalicules dentinaires.

  • Le fluorure d'étain

Son efficacité contre les sensibilités de collet a été prouvée.

Son application en gel permet de recouvrir l'ouverture des canalicules dentinaires d'une couche dense de particules globulaires. (GelKam®)

  • Le monofluorophosphate de sodium:

L'efficacité d'un dentifrice contenant cet agent a été confirmée dans de nombreuses études. Son association avec du chlorure de sodium a permis d'obtenir une réduction très significative des symptômes douloureux.

  • Le fluorhydrate de nicométhanol :

Ce produit, dérivé du groupe des amines fluorés, se fixe sur la dentine en favorisant l'occlusion des canalicules. Il aurait une efficacité très supérieure au nitrate de potassium.
Ces agents fluorés, outre leur action anti-cariogène, permettent de diminuer l'hyperesthésie dentinaire. Cependant, leur application en gel en haute teneur en fluor doit être réalisée quotidiennement.

  • L'hydroxyde de calcium:

Certains auteurs ont constaté une obturation des canalicules des dents traitées à l'hydroxyde de calcium.
Néanmoins, du fait de sa courte persistance sur les surfaces dentaires, les applications doivent être renouvelées fréquemment au cabinet.

  • Le chlorure de strontium:

Son mécanisme d'action désensibilisante s'expliquerait par une substitution du calcium intracristallin de l'hydroxyapatite, créant ainsi une apatite de strontium et de calcium et favorisant une minéralisation des canalicules dentinaires. (incorporé à 10% dans Sensodyne®)

  • Le citrate de sodium:

Cet agent permettrait de diminuer l'hypersensibilité thermique et tactile après une durée d'utilisation de huit semaines. (dentifrice : Protect®)

  • Les oxalates:

Sur une série de 23 produits sensés combattre l'hyperesthésie dentinaire, l'oxalate de potassium était le plus performant.
En comparaison avec les autres agents désensibilisants, l'oxalate de potassium a toujours montré les meilleurs résultats in vitro comme in vivo.

Il est disponible sous forme d'un tube avec applicateur à passer sur la surface sensible de la dent (Protect® du laboratoire Butler).

L'oxalate ferrique, quant à lui, s’applique avec un pinceau (Sensodyne Sealant ®).

  • Action neutralisante:
    • le nitrate de potassium:

Il représente un des produits les plus satisfaisants dans les thérapeutiques de l'hyperesthésie dentinaire.

Cependant, son mécanisme d'action n'a pas encore été totalement élucidé. La membrane des fibres nerveuses peut être dépolarisée du fait de l'augmentation de la concentration extra-cellulaire en potassium. Le potentiel d'action, de ce fait plus élevé, augmente le seuil d'excitabilité de la fibre nerveuse.

 

  • Les agents isolants
    • Les vernis:

Leur application sur les collets des dents sensibles permet d'obturer des canalicules dentinaires et de diminuer l'hyperesthésie dentinaire.

Les applications de vernis à base de fluorures de silane, du type Copalite®, doivent être renouvelées assez souvent du fait de l'usure du produit et de sa solubilité.

Les vernis du type Fluor Protector® (de chez Vivadent) peuvent persister plus longtemps en bouche (quelques mois).

  • Les résines composites et verres ionomères:

Leur emploi est recommandé lorsqu’une perte de substance est associée à l'hyperesthésie.

  • Les composites permettent une diminution notable de la sensibilité après leur application. L'obturation par la résine des canalicules est plus dense qu'en utilisant d'autres produits (oxalate, chlorure de strontium) .Même si un mordançage acide s'avère nécessaire, les progrès des adhésifs de dernière génération en matière d'adhésion, n'impliquent plus de taille de cavité, mais la réalisation d’un biseau amélaire est nécessaire.
  • Les verres ionomères: l'apport de fluor conjugué à l'action mécanique protectrice des composites semblerait être bénéfique dans le traitement de l'hyperesthésie dentinaire.

 

  • Les adhésifs

Ils peuvent être efficaces contre l'hyperesthésie dentinaire lorsqu'il n'y a pas de perte de substance dentinaire.
Les performances des systèmes adhésifs de dernière génération laissent un espoir dans les traitements de l'hypersensibilité dentinaire.

  • Thérapeutiques parodontales

La chirurgie mucogingivale permet de tenter un recouvrement radiculaire et de lutter contre les phénomènes de l'hyperesthésie dentinaire, puisque la dentine n’est plus à nu. C’est un traitement invasif mais de choix pour une hypersensibilité du collet.

Encore une fois, une réévaluation doit être mise en place, ainsi qu’un suivi régulier.

  • Thérapeutique pulpaire

La dévitalisation de la dent est le traitement de dernier recours, quand le reste n’a pas fonctionné.

Voir aussi:

Docteur j’ai la phobie du dentiste